
"La fresque de Cnossos rappelle, si besoin était, que pour esquiver la charge puissante d'une vache ou d'un taureau, deux figures s'imposent : l'écart ou le saut. Dans la première moitié du XXème siècle, les tauromaches n'avaient de considération que pour l'écart, et reléguaient la partie consacrée aux sauts en fin de première partie ou pendant l'entracte... mais le caractère sportif de la course landaise s'étant affirmé, et les sauteurs venant de plus en plus souvent de la gymnastique sportive, alors le saut est devenu une figure à part entière. Le saut n'est plus un simple divertissement mais une figure sportive qui détient ses titres de noblesse." (Michel Puzos "Course Landaise Magazine")
A côté de la figure de base qu'est l'écart, la course landaise est agrémentée d'un autre exercice, très spectaculaire, (et qui le devient même de plus en plus de par la formation de gymnaste de ceux qui le pratiquent) : le saut.
Il est exécuté par des toreros spécialisés dans cette discipline sportive et consiste, partant du même principe d'attaque que l'écart, à éviter la bête en la sautant en plein galop.
Les manières de se mesurer à la coursière sont diverses, les sauts le sont aussi :
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saut à la course
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saut pieds joints
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saut de l'ange
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saut périlleux
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saut périlleux vrillé
auxquels il faut ajouter quelques variantes comme le saut effectué à deux (l'un à côté de l'autre, l'un derrière l'autre, ou en face à face), le saut à la Garrocha, le saut périlleux arrière, la rondade avant suivie d'un saut etc...

Saut à la course
Technique :
- prise d'élan
- appel d'un pied
- on monte la jambe opposée
- accompagnement des bras vers le haut
- envol
- la jambe d'appui rejoint la jambe opposée
- on termine le saut pour passer la coursière
Le saut à la course n'est pratiquement plus utilisé dans les compétitions, il est noté de 0 à 2.5 pts
Un saut à la course d'Hugo Irigoyen
Saut pieds joints
Le sauteur attend la vache arrêté, en l'appelant comme pour un écart, et pour la sauter lorsqu'elle arrive sur lui par la seule détente de ses jambes. C'est le saut sans course d'élan, appelé saut à pieds joints.
Technique :
- petit saut d'appel
- les deux pieds sont posés
- sursaut d'appel
- impulsion verticale par la force des jambes et des bras
- les genoux montent à la poitrine
- on tend les jambes vers l'avant, possition assise, jambes parallèles à la vache et en droite ligne au-dessus de la vache
- mouvement inverse, on fléchit et on touche le sol, retour à la position initiale de façon équilibrée
Pour donner un relief et une dangerosité supplémentaire à l'exercice, le sauteur emprisonne ses pieds dans un bérét ou bien lie ses chevilles avec une ceinture ou une cravate.

Le saut pieds joints est un saut difficile car le sauteur doit s'élever sans élan à 1m40 1m50 au-dessus de la coursière.
Un saut pieds-joints de Louis Ansolabéhère

Le saut pieds joints : un peu d'histoire
Joachim exécuta un saut-pieds-joints à Saint-Sever et récidiva à de nombreuses reprises devant des vaches et des taureaux. Il poussa même la dificulté à les affronter de dos.
Photo ci-dessous (archives) : à Bascons en 1961, Gilbert Laloubère réussit un saut pieds joints en attendant la vache le dos tourné

Quelques sauts pieds joints

Photos JC Dupouy/CLM