L'ECART

Loïc Lapoudge

 

Eviter la charge de la bête en passant le plus près possible, en frôlant l'animal sans que celui-ci ne touche l'homme, et réaliser cela avec élégance, tel doit être dessiné l'écart en course landaise. (Pierre Bordes - "La Course Landaise")

L'ECART
Thomas Marty

Un écart de Thomas Marty (Photo JC Dupouy)

Pour effectuer un écart l'homme se place au centre de la piste tandis que la vache de course (ou coursière) est emmenée par les entraineurs à l'une des extrémités de la piste (dans la droite ligne de l'écarteur). Excitée par la vue du torero en habit de lumière qui la provoque en levant les bras, en l'appelant ou en sifflant, elle fonce sur lui

L'écarteur doit l'attendre jusqu'au moment précis où elle arrive à sa hauteur, et à ce moment-là il doit la tromper en pivotant sur un pied. Le coup de tête qui était destiné à l'homme porte alors dans le vide et la vache emportée par son élan passe à côté de l'écarteur. L'exercice consiste à passer le plus près possible, à frôler l'animal sans que celui-ci touche l'homme.

Dans les courses qui relèvent d'une compétition (concours, challenges, championnat de France...) la valeur de l'écart est appréciée par un jury spécialisé, placé dans le prolongement de l'axe d'attaque. La valeur attribuée est fonction de la précision et de l'élégance du mouvement et surtout de la largeur du terrain pris par l'homme pour effectuer sa sortie, c'est à dire pour se mettre hors de portée des cornes. Plus la bête passe près et plus l'écart est bien noté. Bien évidemment il est tenu compte aussi de la dangerosité de l'animal, de sa bravoure, etc...

Si l'écarteur tourne du côté non protégé, c'est à dire du côté de la corde tenue par le cordier, il réalise un écart plus risqué appelé écart intérieur (ou "en dehen"), mieux noté par le jury en raison des risques que prend l'écarteur (voir la page "L'Ecart intérieur").

Pour bien voir les gestes techniques de l'écarteur afin de dessiner au mieux sa figure (ici Thomas Marty) : 

Le Cite (appel de la vache)

"La méchante noire savait pourtant que l'écarteur la provoquait à quelques mètres, mais elle préférait jouer en fond de piste avec l'homme en blanc qui tentait habilement de la placer. Le torero l'appelait sans répit, bouche grande ouverte et visage grimaçant, tandis que son second, mouchoir en main, sautait et sifflait pour qu'elle se décide enfin à porter son attaque." (Michel Puzos - Course Landaise Magazine)

 

Julien Guillé (bras levés) et Christophe Avignon (mouchoir à la main) citent la coursière

Avant de réaliser son écart, l'écarteur cite la coursière que l'entraineur place au refuge. Citer signifie attirer son attention (appels de la voix, gestes, sifflets...) pour que la coursière "fonce" sur l'homme.

Le second qui est derrière lui entrainera la bête jusqu'au refuge opposé afin qu'elle ne se retourne pas après l'écart et ne revienne pas sur l'homme. Certaines coursières ont tendance à s'arrêter, à se retourner et à charger l'écarteur.

Les différents écarts

L'écart peut se dessiner de trois manières différentes :

  • écart sur le saut 
  • écart de pied ferme 
  • feinte

auxquelles il faut ajouter quelques variantes, issues de l'imagination de l'écarteur et qui mêlent à la fois recherche artistique et danger (voir dans les pages et rubriques suivantes).

Date de dernière mise à jour : 26/12/2023