Règles sanitaires

Des règles sanitaires obligatoires et draconiennes

Les règles sanitaires concernant un troupeau sont importantes, parfois contraignantes.

Chaque année, en général en fin de saison, on procède à la prophylaxie* des bêtes.

* Une prophylaxie désigne le processus ayant pour but de prévenir l'apparition ou la propagation d'une maladie. Cela consiste à faire une prise de sang (sous la queue de la bête) par le vétérinaire qui s'occupe de l'élevage en même temps.

On procède ensuite à la tuberculine* au cou des bêtes ou sous la queue.

* Le test cutané à la tuberculine sert à déceler l'infection tuberculeuse Au bout de 3 jours on voit alors si la bête a réagi ou non à ce test. Parfois il ne se produit rien et on ne découvre cette pathologie que lorsqu'on abat les vaches à l'abattoir. Si un ou plusieurs cas de tuberculose est décelé par le test, alors il faut procéder à l'abattage complet du troupeau selon les règles draconiennes établies à l'échelon européen.

Lors de la prise de sang peuvent êtres décelées :

- la Brucellose* * La brucellose, également appelée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditerranéenne est une maladie ou infection due à des coccobacilles du genre Brucella. Elle peut être responsable d'avortements.

- La Leucose* * La leucose bovine est une maladie virale spécifique aux bovins. La leucose se manifeste par des tumeurs.

- L'I B R* * L'IBR (Infectious Bovine Rhinotracheitis soit en français Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine) est une maladie qui se manifeste par des épidémies d'infections pulmonaires. Elle est due à un herpes-virus qui n'atteint que les bovins : le Bov-HV1. Chez les animaux infectés, ce virus est également responsable d'avortements et d'infécondité

Il faudrait ajouter à ce jour la maladie de la langue bleue, une affection virale transmise par un moucheron piqueur et qui décime les troupeaux ovins dans certaines régions. Cela a comme conséquence l'interdiction de déplacer le bétail et donc de faire des importations de certaines régions d'Espagne, touchées par la maladie, vers la France ; et parfois cela peut gêner le simple déplacement de bêtes dans des régions éloignées pour produire des spectacles, comme dans le nord de la France ou dans les pays frontaliers. Actuellement notre région (Aquitaine) n'est pas touchée par cette maladie, mais la vigilance est constante. Autre maladie qui peut causer de graves préjudices et entraîne aussi l'abattage : la fièvre aphteuse.

Lorsque l'on pratique la prophylaxie, on profite du fait d'attraper les bêtes pour les traiter préventivement contre les maladies virales et parasitaires -Douve, Strongylose- avec divers produits adaptés, par piqûres ou par voie buccale. Mais il faut parfois le faire plusieurs fois au cours d'une saison, en tenant compte aussi de la concentration importante du nombre d'animaux sur le même site, et aussi des conditions climatiques.

Lorsque les résultats de la prophylaxie sont positifs, les services vétérinaires procèdent soit à l'abattage (actuellement le plus souvent le cas), soit à l'attente d'une année pour voir l'évolution de la maladie.

Il faut faire très attention, surtout quand on introduit de nouvelles bêtes dans la ganaderia. Le transport est déjà une épreuve. Elles mettent un certain temps, parfois longtemps, à s'acclimater à leur nouvel environnement, leur alimentation, le stress des premières courses, l'adaptation à la corde etc... autant d'éléments qui fragilisent la bête. Or, une bête fragilisée peut contracter plus facilement qu'une autre une maladie si elle de trouve au contact de bêtes malades.

Rappelons que chaque bête doit être identifiée et pour cela porte une boucle orange à chaque oreille qui comporte en gros caractères un numéro de travail, un numéro de l'élevage où la bête est née, cela dans les 8 jours de sa naissance. C'est obligatoire, même quand ces bêtes partent à l'abattoir. Certaines ganaderias ont 2 ou 3 numéros d'élevage en fonction de sites divers qu'elles peuvent occuper. En général, les vaches de course portent sur le flanc un numéro choisi par le ganadero, sur l'épaule le numéro de l'année de naissance, sur la cuisse le fer de son élevage, sur le haut de la croupe la marque du syndicat des éleveurs. On pratique aussi à l'oreille « l'escoussure ».

Tout cela a pour but bien évidemment d'identifier aisément une bête et d'avoir un suivi sur sa carrière.

Tout ganadero consciencieux couche tout cela sur "un cahier du suivi" de son élevage et de chaque bête. Toutes les bêtes de chaque ganaderia sont répertoriées à la « Maison de l'élevage » ainsi que par la « Direction des Services Vétérinaires » du département où se situe la ganaderia. Tout cela est très contrôlé, et suivant des normes européennes draconiennes.

Les ganaderos qui font de l'élevage et font « porter » certaines vaches de course ont droit à la prime « vache allaitante ». C'est une somme d'argent allouée chaque année par l'Europe. Mais pour cela il faut remplir certaines normes toujours contraignantes, avoir un certain quota de bêtes pour un élevage extensif, et un suivi sanitaire exemplaire.

Lorsque toutes les conditions sanitaires sont remplies, chaque bête possède la carte « verte », carte qui signifie que toutes les conditions sont réunies pour reconnaître la bonne santé du cheptel ; il en est de même pour la ganaderia. Cette carte verte est accordée par la Direction Départementale des Services Vétérinaires (qui peut bien sûr lui retirer si l'élevage n'est pas sain et suivi comme il faut).

Il va sans dire que tout le suivi des bêtes, tous les examens, les soins appropriés etc... sont à la charge du ganadero... et que cela coûte fort cher. Mais il en va de la bonne santé du cheptel, du maintien et de l'amélioration de la race, et par conséquent de la qualité des courses landaises.

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Journée de Prophylaxie à la Ganaderia Labat

Date de dernière mise à jour : 16/12/2023