Des vaches de course bien nourries
Une vache de course est un ruminant et l'herbe des prairies est la base de son alimentation. Sa toute première nourriture, lors de sa naissance au printemps c'est bien sûr le lait de sa mère ; mais au bout d'un mois et demi elle commence à brouter ; puis elle sera sevrée à l'automne, et durant toute cette période d'élevage elle trouvera donc dans les pâturages toute l'herbe dont elle a besoin.
Dans le Landes où vivent les troupeaux, les propriétés sont plutôt exiguës et petites, comparées aux vastes espaces d' Espagne, du Portugal ou encore de Camargue.
Dans les Landes, les vaches landaises, puisqu'elles ont pris cette dénomination du pays dans lequel elles vivent, sont plus souvent parquées dans des enclos de diverses dimensions qui touchent l'embarcadère où l'on charge les coursières les jours de course. Certains ganaderos landais disposent malgré tout d'espaces plus vastes, acquis au fur et à mesure de leur carrière. Mais si le milieu sauvage est un atout pour le bétail brave, il ne faut pas croire que les immensités sont indispensables pour les vaches de course, celles-ci devant s'habituer à l'homme ; c'est justement cette proximité qui en fera une bête calme, brave, qui se laisse approcher ou déplacer... et ce sont ces vaches-là qui font de grandes coursières.
Les vaches qui font la formelle et certaines vaches du second groupe, cocardières etc... sont complémentées. La base principale de leur alimentation est le foin plus un ensilage de maïs en grain, ou un ensilage de maïs doux ou de l'herbe (ray-gras par exemple).
Ce maïs doux qui provient des déchets d'usine de la région, on le trouve donc facilement, mais il n'est pas très énergétique ; cela ressemble à l'alcool de Whisky et donne aux vaches un gros ventre (et une bonne coursière n'a pas de ventre). S'il n'est pas complémenté et à bonne dose en minéraux, la bête en pâtit beaucoup et n'a pas un bon état. Rien ne vaut l'ensilage de maïs grains, pur, mais bien sûr cela revient plus cher. Tout cela est complémenté actuellement avec des aliments énergétiques, minéraux (acides phosphoriques, calcium...) tourteaux (qui amènent de la matière azotée), maïs, avoine, orge etc...
Autrefois on ne donnait aux vaches de course que de l'avoine qui a un pouvoir de les exciter, mais à force la bête la refuse car cela manque d'appétence...
Aujourd'hui l'avoine n'est qu'une composante d'une alimentation variée, et on la donne soit broyée, aplatie, ou bien nature et mouillée.
La ration d'une vache dépend de son poids, de son appétit et de sa forme : foin et ensilage à volonté, ration complémentaire d'aliments de 4kg à 6kg par jour, soit en farine soit en granulés.
On lui donne à manger dans des « tos » ou baquets et il faut en donner 1/3 de plus quand elles sont gourmandes, et dominantes lorsqu'elles mangent.
Et c'est là qu'interviendra tout l'art du vacher (comme dans beaucoup d'autres domaines d'ailleurs) : par exemple veiller à ce que les plus vieilles laissent à manger aux plus jeunes, éviter que certaines se goinfrent etc etc ...
Une plante qu'il faut avoir dans le terroir d'une ganaderia, c'est à dire dans les prairies, et à laquelle beaucoup ne font pas attention, c'est le chiendent, plante rampante et qui pousse toute seule : le chiendent a un pouvoir énergétique très important, très riche en protéines surtout quand il est jeune, et il donne du sang et de la hargne aux vaches. Mais dans les sols les plus sablonneux des Landes et des pins il ne pousse guère, et d'ailleurs ces terres ne sont pas très bonnes pour l'élevage. Il faut faire attention aussi à l'eau ferrugineuse qui n'est pas fameuse non plus pour les bêtes.
Même bien soignée par son ganadero et son vacher, si la bête n'a pas la race et la caste, elle ne fera pas une grande coursière de renom et une longue carrière. On aura beau lui en donner tant et plus et lui offrir un hôtel 4 étoiles, elle n'en sera pas pour autant meilleure. Maintenant, si au contraire une vache de race et de caste est mal soignée, mal alimentée, elle ne donnera pas non plus le meilleur d'elle-même dans la piste.
Certains posent parfois la question sur le dopage : il ne faut pas penser une seule seconde que les vaches de course sont dopées. Leur combativité en piste est naturelle. Tout est dans les gênes de la bête. Et l'alimentation qu'on lui apporte est naturelle.
Il arrive parfois que le comportement des bêtes en piste n'est pas celui que l'on espère mais la nourriture n'a pas de réelle incidence, c'est plutôt le stress occasionné par les déplacements, le bruit et bien d'autres éléments qui en est la cause.