Ganaderias Maigret/Descazaux/Dargelos

1. Ganaderia Maigret 2. Ganaderia Descazaux/Dargelos

Maigret

Jo Maigret avec l'une de ses cuadrillas

GANADERIA MAIGRET

 

1) La Ganaderia Maigret est la continuité de la ganaderia Saint-Martin. Henri Saint-Martin marchand de tissus à Habas, était devenu propriétaire du troupeau de Germain Cantegrit en 1938 à la mort de ce dernier. Il nourrissait pour ce deuxième métier une véritable passion et en fit son activité principale. Il développa sa ganaderia en rachetant en 1941 une partie du troupeau de Fernand Barrère, qu'il renforça de quelques vaches achetées en Camargue.

Durant la saison de courses landaises, le ganadero emmenait avec lui son beau-frère Pierre Maigret, instituteur de son état. Découvrant la course landaise, Pierre Maigret n'avait pas forcément l'âme d'un ganadero ; et lorsque Saint-Martin lui légua le troupeau à sa mort, sa première idée fut de vouloir le vendre. Mais il se ravisa, considérant en effet que tant d'efforts et tant de passion dont avait fait preuve Mr Saint-Martin ne pouvaient pas rester sans lendemains.

Il s'associa tout d'abord avec André Barrucq de Montfort, un marchand de bestiaux qui possédait un lot de camarguaises. Ayant appris son nouveau métier il redevint l'unique propriétaire du troupeau en 1946. Cet homme intelligent, qui avait appris à connaître les vaches, mais qui de par son premier métier connaissait aussi les hommes, parvint à s'attacher les plus grands noms de l'époque : Cantegrit, Saint-Martin, Gaston Lavigne, Lalande, Mongis, Montfort, Habas, André Lux, les frères Lafittau, Lesfauries, Janot, Dufau etc… Maigret faisait des courses formelles mais aussi les courses de rues parmi lesquelles Hasparren, Bayonne et bien d'autres.

Mais les années passaient. La vieillesse, la fatigue, quelques pertes dans le troupeau… tout cela fit que le ganadero décida de tout liquider. Il y eut à la fin de la saison 1954 un conseil de famille à ce sujet. Le fils, Jo Maigret, et le gendre, André Descazaux, désireux de maintenir l'activité, d'autant plus que des vaches nouvelles avaient été achetées, emportèrent la décision : il ne serait pas mis fin à la ganaderia, mais l'on s'orienterait vers des courses dites « de seconde ». La ganaderia était sauvée.

Au départ, tout comme son père, Jo Maigret ne se destinait pas à ce travail de ganadero. Après des études à l'Ecole Normale, puis un travail administratif à la mairie d'Orthez pour échapper au STO pendant la guerre, on le retrouva très actif dans des organisations de la Résistance. C'est après la guerre qu'il revint à Habas. Il fut alors représentant et en même temps administrateur du commerce de tissus légué par son oncle Mr Saint-Martin. Et là, très vite, les souvenirs et le passé aidant, Jo Maigret s'intéressa à nouveau à cette ganaderia que son père s'apprêtait à liquider.

Avec son beau-frère André Descazaux ils s'appliquèrent alors, au prix d'efforts et d'embûches diverses à redonner à la ganaderia de Habas un grand nom. Faustin et ses célèbres moustaches était le vacher du troupeau habassais.

Les vaches stationnèrent d'abord à Buglose à côté de la ganaderia Labat, route de Gourbera. Elles étaient rentrées et attachées au piquet tous les soirs, et chacune à sa place ; ce fut d'ailleurs la première utilité de la corde, celle-ci ayant évolué par la suite.
Puis les vaches arrivèrent à Habas, dans une propriété louée route de Labatut.

Au début, le troupeau Maigret allait se ravitailler chez les frères Pouly en Camargue. Ils avaient beaucoup de vaches blanches et noires. Dans les années 55-56, ils arrêtèrent cette importation car les vaches ne marchaient pas trop.

Jo Maigret fit alors venir d'Espagne les premières Escudero par l'intermédiaire d'un dénommé Primitive (après avoir fait quelques essais infructueux dans une autre ganadéria, et au prix de démarches et de tracasseries administratives qu'il serait trop long ici de narrer). Après plusieurs lots de vaches nouvelles dont sont sorties les fameuses Marabilla, Carinosa ou Paquita, d'autres lots de vaches nouvelles sont venues de cet élevage Escudero parmi lesquelles les célèbres Challengita (7 fois corne d'or de 1961 à 1967), Didiera (corne d'or en 1968), Joselita (corne d'or en 1973 et 1974), Francisca… un sacré palmarès pour ces coursières et pour la ganaderia.

Ayant ainsi créé un troupeau de premier plan, Jo Maigret et André Descazaux s'entourèrent d'écarteurs de talent : tout d'abord Jeannot Lafittau qui était venu travailler les espagnoles pour une saison et qui restera finalement 11 ans fidèle à Maigret, jusqu'à sa brutale disparition en 1967. Et puis tous les grands noms se succédèrent à Habas : Meunier, Michel Larrère, Raymond Lavigne, Roger Bordes, Jo Barrère. Chaque année Jo Maigret découvrait de jeunes talents : ainsi Jean-Claude Ley, Eloi Nougaro. Et puis vinrent René Lavigne, Néné Lafittau, Ferdi Dufau, René et Christian Darracq, Gilbert Saint-Martin… et puis la nouvelle génération des Pierrot, Darzacq, Francis Lesfauries, Hontang, Lamazères, Jean-Pierre Bertin… et plus près de nous encore Michel Cassiède, Marcel Plantier, Jean Laffitte. Et tous, ou presque tous, furent des fidèles de Jo qui avait su créer un esprit d'équipe. Jo Maigret était près de ses hommes, il savait allier le respect des individualités à l'esprit de groupe. Un problème, lorsqu'il survenait, était vite résolu par quelques mots d'explication. Et les bons sentiments reprenaient vite le dessus.

Hélas le jeudi 18 janvier 1973, le destin de Jo Maigret s'arrêtait sur une route des Landes. Une disparition brutale qui mit toute l'aficion en deuil.

2) A la mort de Jo Maigret, André Descazaux fit face pour que l'œuvre de Pierre et de Jo reste intacte. Il s'associa avec Gilbert Dargelos d'Eauze. Après le décès de Gilbert en 1978, son fils Francis reprit le flambeau à son tour. Décédé très jeune lui aussi en 1983, c'est Madame Lucette Dargelos* qui assura la succession de la ganaderia jusqu'à son décés en Janvier 2005. Elle fut d'abord associée à Michel Agruna, puis vola de ses propres ailes. La ganaderia Dargelos était alors située à Vielle Soubiran. Ernest Grit était le vacher et le chauffeur.
Aujourd'hui plusieurs associés dirigent la ganaderia Dargelos, parmi lesquels Henri Tilhet et Jean Lafitte.

* nous évoquerons les années Lucette Dargelos et la succession dans la page consacrée à la Ganaderia Dargelos (ganaderia de formelle).

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/12/2023