I) Interviews
Corentin Virepinte





Aurais-tu un message personnel à faire passer ?
Je remercie tous ceux qui ont été bienveillants avec moi depuis que j’écarte, ganadères et copains de piste, qui sont tous devenus copains en dehors de l'arène ! J’espère que la course landaise a encore de belles années devant elle, et j'aimerais pouvoir écarter un maximum, en essayant de donner le plus de plaisir au public !
Merci Corentin de t'être livré au jeu de nos questions et d'avoir dévoilé un peu de ta personnalité à ceux qui ne te connaissent pas. A travers tes réponses on devine aisément ta passion, découverte tardivement, mais que tu vis désormais pleinement entouré de tes amis. Course Landaise Magazine te souhaite beaucoup de bonheur dans l'arène dans les mois et les années futures.
Hugo Jourdan
Interview
Hugo Jourdan (Pôle Espoirs)
Photos Jean-Claude Dupouy - Maeva Dauga - Elodie Laporte
Hugo, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Hugo Jourdan, j’ai 17 ans et demi, j’habite dans petit village -Lauret- proche de Pimbo et à quelques kilomètres d’Aire sur l'Adour. Je vis avec mes parents et mon frère Louis 15 ans. Cette année je passe un Bac TEBEE (technicien étude et économie de la construction) et j’envisage par la suite de faire un BTS EEC (étude et économie de la construction) et une licence pro. 2.
Comment es-tu venu à la course landaise ? comment l'as-tu découverte ?
C’est grâce à mon grand-père qui aimait la course landaise et qui se rendait dans les arènes que j’ai découvert cette culture gasconne. J’aime le milieu taurin, le virus de l’arène et du bétail. J’ai accroché tout de suite à cette tradition et j'ai voulu porter le boléro.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ? quel a été ton premier contact face à une vache... et comment cela s'est-il passé ?
Ma première confrontation avec une vache de course s’est faite à Mant pendant l’inter-village des fêtes où j’ai eu l’occasion d’écarter une vache amateur ; l’exercice s’est très bien passé malgré une grosse pression et beaucoup de stress.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais écarteur ?
Ayant pris goût de descendre dans l’arène, j’ai renouvelé l’expérience à Arzacq puis à Dax, ce qui a conforté mon envie d’écarter. Mes parents n’étaient pas d’accord, j’ai du attendre la course du pôle espoir aux fêtes de Miramont Sensacq, en Août 2018, pour pouvoir affronter de nouveau une vache amateur, et c’est là que mon rêve est devenu réalité lorsque Michel Agruna m’a proposé d’intégrer le pôle espoir pour la saison 2019.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" d'écarteur ? et comment se sont passés tes premiers essais, quelles ont été à ce moment-là tes impressions ?
J’ai attaqué directement en seconde, au pôle espoir Dal/Armagnacaise, sous la tutelle de Bastien Moity. Mes débuts ont été plutôt mitigés, de très bonnes sensations lors du premier entrainement, mais un KO à la fin du second entrainement a mis un peu de doute en moi, surtout à quelques jours de la présentation officielle du pôle espoir à Saint-Loubouer.
Comment s'est passée ta première course ? comment l'as-tu abordée, comment l'as-tu vécue ?
Ma première course a été la présentation du pôle espoir. Elle s’est très bien passée, le contact avec le bétail et le public reste un très bon souvenir qui a permis de gommer mes doutes, malgré beaucoup de stress et d’appréhension.
Ton premier choc t’a laissé quelques doutes mais est-ce que cela t'a découragé ou pas du tout ? penses-tu à la blessure ?
Je n’ai pas connu la réelle blessure, seulement des bleus et hématomes multiples. J’essaie de ne pas y penser, même si la blessure reste très possible pendant la course.
Comment s'est passée ta saison 2019 ?
Ma saison 2019 s’est relativement bien passée, j’ai pris mes marques, enrichi mes positionnements et gestes. J’ai eu aussi la chance de pouvoir découvrir la formelle à deux reprises, et j’y ai pris beaucoup de plaisir.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ?
Si la saison reprend, et je l’espère de tout mon cœur, j’ai pour objectif de participer au championnat des jeunes écarteurs.
Dans quelle catégorie d’écarteur de places-tu ? Classique, styliste, baroudeur, feinteur… ou autre…
Je me place plutôt dans la catégorie des stylistes.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Dans un premier temps profiter et appliquer au mieux les conseils de mes ganadères Michel Agruna et Cathy Agruna, et ceux de mon chef de cuadrilla Bastien Moity, pour arriver à une maturité suffisante pour pouvoir prétendre monter ensuite en formelle.
As-tu des idoles en course landaise ?
Oui, Mathieu Noguès, car il représente pour moi la simplicité, l’exemplarité, et le courage en tant qu’acteur, et l’homme qu’il est, amoureux et passionné de la terre, de ses bêtes et de son terroir.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
Les acteurs actuels aiment la compétition et sy préparent. Donc pour moi la course landaise est un vrai sport, de haut niveau, avec une préparation physique, mais intégrant aussi de l’émotion pour le spectacle, ce qui en fait donc son originalité.
Les difficultés actuelles (problèmes financiers, action des anti-taurins et actuellement absence de courses) ne risquent-elles pas de la mettre en péril ?
Oui totalement, car s'il n'y a pas de courses et pas de spectacles, il n'y a pas de rentrée d’argent pour nos ganadères, donc l'épuisement des réserves pour eux et le découragement pour tous.
A part la course landaise, quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? Comment occupes-tu la période hivernale ?
De septembre à février je pratique le rugby au club d’Aire sur l'Adour et je pratique en loisir la balade en quad.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quels sont tes goûts en matière de cinéma, de télévision, de musique, tes goûts culinaires...
Alors ce que j'aime : d'abord ce n’est pas un film mais plutôt une série « La Casa de Papel » que j'apprécie. Jonny Wilkinson en lien avec le rugby. J’aime toutes les musiques actuelles sans préférence d’artiste. Les bons plats de ma « mamie ». A la télévision j'aime bien Ko Lanta et Top Chef.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Ma plus grande qualité est d’avoir un mental d’acier dans l’effort. Mon plus grand défaut est d’être « Bordélique ».
Aurais-tu un message personnel à faire passer ?
Après toute cette période de vide, sans arènes, sans courses... passionnés/passionnées, coursayres, jeunes et anciens, RESTEZ-NOUS FIDELES.
Merci Hugo d'avoir accepté de répondre à nos questions... je suis sûr que les coursayres répondront positivement à ton appel... et je peux te rassurer en ce qui concerne "Course Landaise Magazine", nous resterons des fidèles, toujours passionnés, à la course landaise et à ses acteurs. MP
Baptiste Guillé
Interview
Baptiste Guillé (Ganaderia Dargelos)
Photos Jean-Claude Dupouy, Elodie Laporte, Alexia Fasolo
Baptiste, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour à tous, je m’appelle Baptiste Guillé, j’ai vingt-trois ans, je suis le petit frère de Julien Guillé. Je vis toujours avec ma mère à Estibeaux et je fais mes études sur Agen où je prépare ma seconde année de Master en Production et Innovation en Agro-Alimentaire.
Même si la question peut paraître curieuse lorsque l’on sait que tu es le fils du grand Jean-Pierre Guillé dit Rachou, pourrais-tu malgré tout nous expliquer comment tu es venu à la course landaise, comment tu l’as découverte ?
La course landaise est omniprésente dans ma vie, et contrairement à beaucoup de personnes je ne l’ai pas découverte puisque j’y suis né dedans, et je n’ai cessé de la côtoyer de près ou de loin depuis toujours. Mon frère a été le premier à se lancer dans la course, alors pendant plusieurs étés j'ai pris plaisir à le suivre lors de ses représentations. Cela m’a permis de découvrir de plus près le milieu de la course que je ne connaissais pas si bien finalement.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ? quel a été ton premier contact face à une vache... et comment cela s'est-il passé ?
La première fois que je suis descendu dans une arène c’était à l’occasion du toro-ball annuel organisé pour les fêtes de Pomarez, j’avais douze ans et j’ai passé tout mon temps, c’est un peu vague... caché derrière la talenquère. Quelques années plus tard, honteux de m’être défilé devant un veau, je décidais que j’allais écarter cette fois-ci. C’était au toro-ball des fêtes d’Estibeaux, j’avais seize ans et je venais de me faire opérer du genou un mois avant... et puis surtout le veau avait lui aussi grandi. Je n’étais pas vraiment serein, mon frère me criait de sortir de l’arène, mais j’en avais décidé autrement et je ne voulais plus connaître cette sensation de honte. De mémoire, je n’ai effectué que 4 ou 5 écarts, mes jambes n’ont cessé de trembler du début à la fin, mais j’en garde malgré tout un bon souvenir. Je n’oublierai pas ce sentiment, cette montée d’adrénaline, quand la vache vous voit et vous charge, et la satisfaction d’être toujours debout une fois son galop passé.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais écarteur ?
Suite à ce premier contact, je suis redescendu dans l'arène chaque année pour cette même occasion des fêtes patronales, tournant de plus en plus d’écarts et prenant un peu plus de risque à chaque fois. Ma décision d’être écarteur fut tardive. Depuis longtemps, je savais que j’en avais envie au plus profond de moi, mais je n’ai jamais osé faire le premier pas, sans doute par manque de confiance en moi et de peur de l’inconnu … Je me suis rendu compte d’une chose : vivre avec des regrets est bien plus effrayant que toutes ces craintes. J’ai donc décidé d’accepter l’offre que me tendait Bertrand Lafaye pour rejoindre l’équipe seconde de Dargelos (été 2018).
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" d'écarteur ? quelles ont été tes impressions lors des premières courses ?
Au début, je n’étais vraiment pas à l’aise et je ne savais pas comment aider mes camarades en piste, j’avais toujours l’impression d’être au mauvais endroit, au mauvais moment. Mon apprentissage s’est fait très naturellement. J’ai eu la chance d’intégrer un bon groupe, toujours bienveillant à mon égard, qui a su me conseiller et m’apprendre certaines bases en course landaise (oui certaines, j’ai encore beaucoup de progrès à faire en piste) car je ne suis pas passé par la case école taurine.
Comment s'est passée ta première course ? comment l'as-tu abordée , comment l'as-tu vécue ?
Ma première course en tant qu’écarteur était la course de présentation de l’équipe seconde de Dargelos dans le village voisin de Pomarez. De nature pâle, accompagné d’une grosse montée de stress, je n’avais vraiment pas beaucoup de couleur ce jour-là. J’ai commencé la course de la pire des manières, puisque je n’ai pas attendu le deuxième écart pour me faire “attraper”. J’ai compris assez rapidement la difficulté du jeu et la détermination de ces acteurs quand ils se relèvent pour obtenir une revanche face à celle qui les a fait chuter. Le reste de la course s’est bien passé et j’ai pris beaucoup de plaisir à me retrouver parmi cette belle équipe.
As-tu connu la blessure ? Sinon, y penses-tu ?
Je touche du bois ! Non, je n’ai pas connu la blessure en course, quelquefois bousculé mais rien de bien méchant pour l’instant. J’ai tout de même une vieille blessure du basket qui m’handicape, un genou un peu fragile qui me freine parfois. Je connais évidemment les risques de ce sport, mais j’essaie au maximum de ne pas penser au pire et je me focalise sur l’instant présent.
Comment s'est passée ta saison 2019 ?
Je dirai que globalement, ma première saison a été bonne. J’ai pris beaucoup de plaisir à écarter au sein de cette équipe, l’ambiance y est toujours bonne et on est heureux de se retrouver. Sur le plan sportif, c’est au fil des courses que j’ai réussi à prendre mes marques et gagner en confiance. Cela m’a permis notamment de faire quelques apparitions en formelle pour compléter l’équipe. Je reste sur un bilan plutôt positif sur l’ensemble de la saison bien que je sois malgré tout un peu déçu de ne pas avoir pu m’exprimer danatage lors du championnat des jeunes.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ou les saisons à venir ?
Mes objectifs pour la/les prochaine/s saison/s sont clairs, je veux progresser et faire mieux que la saison précédente. Mais pour cela, je sais que je dois encore beaucoup m'entraîner. Ce championnat m’a laissé un goût amer et m’a fait prendre conscience du travail à fournir pour espérer progresser.
Dans quelle catégorie d’écarteur te places-tu ? Classique, styliste, baroudeur, feinteur… ou autre…
Je pense être un écarteur très classique, je n’ai pas autant de souplesse et de qualités techniques actuellement pour être un feinteur/styliste.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Pour être franc, je ne me suis pas encore posé la question. Je débute à peine, difficile de se projeter surtout en ce moment mais j’imagine que tant que j’y prendrai plaisir, je continuerai d’écarter.
As-tu des idoles en course landaise ?
Des idoles ? Le mot est peut-être fort mais il y a bien des personnes que j’admire en course landaise. En effet, même si je ne l’ai que très peu connu, je ne peux qu’admirer mon père, qui a eu une carrière formidable et que j’estime beaucoup. Et ensuite, le duo inséparable des Arrigans, Olivier Barere et Bertrand Lafaye qui se sont toujours occupés de Julien et de moi, qui nous ont pris sous leur aile et n’ont cessé de prendre soin de nous. Encore aujourd’hui, ils continuent de nous accompagner et de nous soutenir dans la vie comme dans ce sport.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
Par nature, la course landaise est un sport spectaculaire, pour moi il allie déjà parfaitement les deux aspects. Si les deux coexistent ensemble, je ne vois aucun inconvénient à ce que la course landaise évolue dans ce sens mais le danger serait de perdre l’essence même du sport au détriment du spectacle.
Les difficultés actuelles (problèmes financiers, action des anti-taurins et actuellement absence de courses) ne risquent-elles pas de la mettre en péril ?
A mon humble avis, je ne suis pas la personne la plus qualifiée pour parler des difficultés que rencontre la course landaise en ce moment, mais à l’évidence la crise sanitaire que nous traversons est effrayante et pourrait bien avoir des conséquences désastreuses sur la pérennité de ce sport déjà fragilisé. Je pense qu’au vu de ces difficultés, la course a plus que besoin de solidarité, et ce dont je reste intimement persuadé, c’est que le monde coursayre est grand, qu’il a de très nombreux adeptes (de tout âge) et que tant que cette force-là existera, la course landaise survivra.
A part la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? Comment occupes-tu la période hivernale ?
Ma période hivernale est rythmée par le basket au club des Arrigans, ce qui me prend l’ensemble de mes week-ends. La semaine, je poursuis mes études à Agen tout en insérant des séances de muscu pour me préparer au mieux physiquement. En parallèle de ces activités sportives, j’aime cuisiner, pêcher et passer du temps en famille ou entre amis.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé ? le dernier livre que tu as lu ? la musique ou les artistes musicaux que tu aimes ? ton plat préféré ?
Le dernier film que j’ai regardé était Harry Potter à l’école des Sorciers, ça fait toujours du bien de revoir ses classiques. Je ne lis que rarement des livres, je manque un peu de patience, et pour ce qui est de la musique j’apprécie particulièrement les musiques espagnoles, elles me rappellent l’ambiance estivale et me permettent de voyager. Et enfin, mon plat favori est, sans hésiter, le confit de canard de mamie avec ses frites, un régal !
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Je pense que la qualité qui me définirait le mieux est altruiste. Il est vrai que j’aime faire plaisir aux gens que j’apprécie, et il m’arrive souvent de penser plus aux autres qu’à moi-même. D’un autre côté, je suis très obstiné. En effet je veux souvent avoir raison, et il est difficile de me faire entendre autre chose lorsque j’ai quelque chose en tête. C’est un défaut que je partage avec deux autres membres de la cuadrilla, Aurélien et Bertrand pour ne pas les citer.
Aurais-tu un message personnel à faire passer ?
J’aimerais avant tout vous remercier de me donner l’opportunité de m’exprimer de la sorte, et de plus, j’aimerais rappeler aux personnes qui liront cette interview de bien prendre soin de leurs proches, de leur famille et de limiter les sorties en restant chez eux. Voilà tout, à très vite autour d’une arène j’espère !
Merci Baptiste pour avoir répondu à nos questions. Ta simplicité, ta modestie, ta franchise et ton altruisme méritent le respect, et sont sans aucun doute une belle leçon de vie. Nous te souhaitons une belle réussite dans tes études et bien sûr, lorsque les courses reprendront après la crise sanitaire que nous traversons, de belles satisfactions dans les courses auxquelles tu participeras. Eh oui... le petit veau a bien grandi... mais tu seras désormais bien armé pour affronter des cornes redoutables. Suerte Baptiste !
Eliott Coste
Interview
Eliott Coste (sauteur au Vert-Galant)
Photos : Jean-Claude Dupouy - Emilie Lalanne - Clm
Eliott, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai 18 ans, 2 frères et une sœur, j’habite à Gabaston dans les Pyrénées-Atlantiques. Je suis en première année de Licence STAPS à Tarbes avec l’objectif de devenir professeur d’EPS.
Comment es-tu venu à la course landaise ? comment l'as-tu découverte ?
C’est ma copine qui m’a fait découvrir la course landaise pendant les fêtes de Mant l’été dernier.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ? quel a été ton premier contact face à une vache ?
J’ai fait mes premiers pas dans une arène à Mant, le même jour où j’ai pu sauter par-dessus le taurillon, malgré quelques touches. Ensuite j’ai été invité à faire un saut à Monein avec David Laplace au dessus d'une vache, et cela s’est très bien passé.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais sauteur ?
L’idée de devenir sauteur a commencé à germer lors de mon 1er contact avec les taurillons, et j’ai vraiment décidé de sauter le pas quand il est apparu que je ne prenais plus assez de plaisir à m’entraîner sans objectifs, il a fallu que je relève la barre.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" de sauteur ? et comment se sont passés tes premiers essais, quelles ont été à ce moment-là tes impressions ?
La gymnastique est un sport qui m’attire depuis mon plus jeune âge mais je n’ai jamais eu l’occasion de m’inscrire dans un club. Je me suis donc entraîné seul et je maîtrisais tous les sauts... sauf le pieds joints lors de mes essais. J’ai fait mes premiers essais lors des entraînements avec la ganaderias Vert-Galant avec Simon Lavie pour me conseiller. J’ai adoré ces nouvelles sensations et cette montée d’adrénaline au moment du saut.
Comment s'est passée ta première course ? comment l'as-tu abordée, comment l'as-tu vécue ?
J’ai fait ma première course à Gamarde-les-Bains le 8 mars dernier pour la présentation de Vert-Galant dans la cuadrilla d’Eric Sucère. Je pense que je me suis bien débrouillé mais, étant perfectionniste, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu par quelques fautes. Néanmoins j’ai adoré les sensations que me donne ce sport.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ou les saisons à venir ?
Mes objectifs pour la saison prochaine sont juste de l’amélioration dans les sauts, la présence en piste. Je resterai donc en seconde jusqu’à ce que je parvienne à ces objectifs et que je sois prêt, éventuellement, de monter en formelle. Un autre objectif c'est peut être essayer de viser une participation au championnat des jeunes, pour cette saison si c'est possible ou la prochaine. En attendant que les courses reprennent je continue à m’entraîner chez moi dans mon jardin, un peu tous les jours.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Je suis un compétiteur dans l’âme donc j’imagine un avenir plutôt tourné vers la course de compétition.
As-tu des idoles en course landaise ?
Je ne connais pas encore vraiment le milieu de la course landaise, je découvre tout, donc je n’ai pas vraiment d’idoles, mais je dirai que j’aime bien Kévin Ribeiro et David Laplace car c’est en les regardant que j’ai connu cette discipline.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
Maintenant que je ne suis plus sur les gradins, je l'apprécie différemment et je pense que la course landaise est un vrai sport.
Les difficultés actuelles (problèmes financiers, action des anti-taurins et actuellement absence de courses) ne risquent-elles pas de la mettre en péril ?
Comme je l'ai dit précédemment, je découvre la course landaise, son fonctionnement, le milieu coursayre, je ne suis donc pas très calé sur toutes les difficultés que rencontre la course landaise actuellement, mais j’espère sincèrement que la tradition pourra perdurer encore longtemps et que l’on trouvera les meilleures solutions possibles aux problèmes actuels.
A part la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? Comment occupes-tu la période hivernale ?
Je suis très sportif, je fais du judo à un haut niveau, ce qui occupe bien la période hivernale, je fais aussi du parkour (franchissement d'obsctacles en milieu urbain).
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé ? le dernier livre que tu as lu ? la musique ou les artistes musicaux que tu aimes ? ton plat préféré ? ton émission de télévision préférée ?
Je ne suis pas trop cinéma, je n’ai donc pas vraiment de film préféré en particulier. Le dernier livre que j’ai lu c'est "A la croisée des Mondes" de Philip Pullman. Au niveau musique, j’écoute un peu de tout. Mon plat préféré est l’axoa de veau.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Ma plus grande qualité c’est ma motivation. Généralement quand je veux quelque chose je me donne les moyens pour l’obtenir. Et mon plus grand défaut je pense que c’est ma timidité.
Aurais-tu un message personnel à faire passer ?
Je voudrais remercier toutes les personnes qui m’ont présenté la course landaise, tous ceux qui me permettent d’aller sur la piste des arènes, toute l’équipe du Vert-Galant et toute la cuadrilla pour leur aide et leur confiance.
Merci Eliott pour avoir répondu à nos questions. Nous te souhaitons bien sûr la plus belle des réussites dans ce sport que tu découvres. Ta prestation à Gamarde a été appréciée par le public présent... maintenant c'est par ta motivation et ton travail que tu parviendras aux objectifs que tu t'es fixés. C'est ce que nous souhaitons. Suerte pour ton avenir en course landaise.
Fabrice Lafourcade
Un livre à découvrir Michel Puzos
Quel bonheur ! Je n'ai pas trouvé d'expression plus sincère et plus expressive pour dire tout le plaisir que m'a procuré la lecture du livre de Fabrice Lafourcade retraçant la carrière de Mathieu Noguès, ce petit mouscardésien qui jouait à l'écarteur avec sa bouée, pour ressembler à papa et à parrain, et qui est devenu en quelques années un surdoué de l'arène, champion toutes catégories en course landaise, sur toutes les figures, devant les vaches nouvelles comme les marraines et les toros.
Mathieu Noguès est le héros de cet ouvrage, personnage déjà légendaire mais pas encore rassasié de défis, de victoires et de trophées.
Connaître donc la carrière d'un tel champion, revivre avec lui ses succès et ses défaites, ses joies et ses moments de doute, voilà qui méritait qu'une belle plume s'y attache. Fabrice Lafourcade l'a fait, brillamment, par la qualité de son écriture, la richesse des anecdotes, la justesse de son regard posé sur ce garçon tantôt 100 000 volts, tantôt sensible, toujours passionné dans ce qu'il entreprend et ce qu'il réalise. Et si Mathieu Noguès n'a plus rien à prouver en tant qu'écarteur, il pense désormais à demain et à ses prochains objectifs, vivre désormais sa passion pour le bétail et son nouveau métier de ganadero.
"Mathieu Noguès Vaincre ou Mourir" tel est le titre de l'ouvrage, presque une devise qui résume parfaitement bien le caractère de l'écarteur, son parcours, son idéal, et sans doute l'exemple qu'il peut donner à tous ces jeunes qui veulent faire carrière en course landaise.
Je vous recommande la lecture de cet ouvrage passionnant et émouvant. Les circonstances n'ayant pas permis comme prévu la présentation de l'ouvrage à Dax puis à Pouillon, vous pouvez le commander aux Edition Passiflore à Dax.
Interview
Fabrice Lafourcade
Ecrire un livre est un vrai challenge… qu'est ce qui t'a donné cette envie ?
Voici trois ans, j’ai intégré le Comité de Rédaction du magazine La Cazérienne. Au fil des parutions, il m’a été demandé d’aller à la rencontre des acteurs de la piste. J’ai pour eux un vrai respect et je trouve que leur mérite est parfois passé sous silence. Au gré des entretiens, j’ai découvert des personnes sincères, passionnées, mettant leur courage au service d’une tradition gasconne qui chaque semaine fait battre le cœur des coursayres. Je me suis alors demandé s’il ne serait pas intéressant de narrer plus longuement la carrière d’un torero landais. Patrice Larrosa et Francis Poustis, auteurs des préfaces, ont joué un rôle prépondérant en m’encourageant dans cette voie et en me mettant en relation avec Patricia Martinez, responsable des Editions Passiflore. Il est plus facile de se lancer dans un tel projet quand on sait pouvoir profiter des conseils de personnes de confiance, ayant déjà écrit des ouvrages. Abonné à mpcourselandaise, je me souviens aussi d’une discussion avec toi, il y a quelques mois… Tu m’avais alors signifié que l’idée était bonne…
Pourquoi as-tu choisi comme héros de l'ouvrage Mathieu Noguès, et que souhaitais-tu montrer de lui ?
A mes yeux, il est plus facile d’écrire sur quelqu’un que l’on ne côtoie pas personnellement. Je ne connaissais Mathieu que par ce que je voyais de lui en piste, mais aussi par son histoire souvent reprise dans divers reportages. Pour moi, il incarne les qualités propres de l’écarteur : le courage, le panache, la persévérance. Mon idée était de montrer au public combien le parcours d’un champion de l’arène, aussi titré soit-il, n’est pas toujours souriant. Les moments de gloire n’occultent pas les périodes plus difficiles, à panser les plaies, à digérer les échecs. Mathieu a tout gagné, il arbore un palmarès impressionnant, mais il a aussi parfois souffert.
Même si l'on connaît le caractère de battant de Mathieu, pourquoi as-tu choisi ce titre très fort "Vaincre ou mourir" ?
Le choix fut relativement rapide car ‘Vaincre ou Mourir’ est la devise qui orne les épaulettes de ses boléros depuis de nombreuses années. Vaincre, car Mathieu est un compétiteur, jamais rassasié, toujours désireux de mieux faire, regardant sans cesse devant lui. Mourir, car il sait bien que les exploits de la piste peuvent endolorir les corps, jusqu’à parfois ôter la vie. En 2001, il était sur les étagères de la plaza dacquoise quand son regretté parrain Jean-Pierre Rachou ne s’est pas relevé d’une tragique tumade.
As-tu parlé des tes intentions à Mathieu avant de te lancer dans l'écriture ? Si oui comment a-t-il réagi ?
Oui, forcément. Je ne me voyais pas entreprendre un tel projet sans obtenir son entière adhésion. Lorsque je l’ai sollicité, il fut surpris, d’autant qu’on ne se connaissait pas. Mathieu est modeste, aussi s’est-il interrogé : pourquoi lui, plutôt qu’un autre camarade de piste ?
Comment s'est fait le choix des Editions Passiflore pour éditer le livre ?
Comme dit précédemment, Patrice et Francis ont facilité les premiers échanges. Passiflore avait déjà édité des ouvrages sur la course landaise, le premier sous la plume d’Alain Laborde. 120 pages me semblaient suffisantes pour raconter une histoire, tendant vers l’exhaustivité, sans pour autant aller dans les moindres détails et prendre le risque de tomber dans la redondance. Patricia a tout de suite donné son aval.
Comment as-tu procédé pour écrire ? à partir d'un plan que tu as établi, ou au fur et à mesure de tes rencontres avec Mathieu et de ce qu'il pouvait te raconter ?
J’ai rencontré Mathieu une dizaine de fois. J’avais au départ prévu quatorze chapitres, sur la base de ce que j’avais déjà lu sur lui. Je n’ai pas fouillé inlassablement dans les archives. J’ai préféré revenir sur sa carrière à travers ses souvenirs, revisités avec un peu de recul. Au fil des discussions, j’ai bien entendu apporté des modifications à mes plans initiaux. Par exemple, je me suis aperçu, en explorant son palmarès, que Mathieu avait souvent eu, comme adversaire en compétition, Loïc Lapoudge. Alors je les ai interrogés sur cette saine concurrence et cela a donné lieu à un chapitre spécifique. Des témoignages de personnes ayant joué un rôle majeur dans sa construction viennent compléter ses dires. Mais là aussi j’ai dû faire des choix, pour éviter des redites dans les propos recueillis.
A quel rythme as-tu travaillé ? Lorsqu'on écrit un simple article, il faut se relire, vérifier que les idées sont clairement exprimées, qu'il n'y a pas de répétition, qu'il y a bien une entrée en matière et une fin… alors pour écrire un livre, n'est-ce pas encore plus difficile ?
J’ai commencé le travail d’écriture au printemps 2019. Je m’étais donné jusqu’à fin octobre pour achever une première mouture à présenter à Mathieu pour vérification et modification. Quelques détails corrigés, il a fallu ensuite choisir des photos représentatives de sa belle carrière. Je remercie Alexia Fasolo, Jean-Marie Crampes, Peio Peyrelongue et Cyrille Vidal pour la mise à disposition de leurs clichés. Puis est venue la période de la relecture, sûrement la plus délicate. On en vient à élaguer des parties du texte jugées trop répétitives, à réfléchir à des synonymes pour des mots trop souvent usités, à se demander quels thèmes importants on pourrait avoir omis de traiter… Fin février, j’ai validé la version définitive, tandis qu’on attendait tous impatiemment la reprise des courses landaises sur nos terres de Gascogne.
Le challenge est réussi puisque le livre est désormais sorti des presses. C'est je suppose une belle satisfaction ?
Ce sera surtout une satisfaction si le public trouve le livre intéressant, si la difficulté d’une telle passion venait à être démontrée. Tout le monde ne peut pas devenir écarteur landais. Il faut quelques prédispositions et d’indéniables qualités. Ces acteurs de l’arène méritent le respect pour les risques qu’ils prennent, les coups qu’ils endurent et la volonté avec laquelle ils reviennent affronter ces bêtes qui les ont durement châtiés. A seulement trente ans, Mathieu a déjà tout gagné. Un livre lui est consacré. Pour autant son aventure en piste n’est pas terminée.
Compte tenu des évènements actuels, la présentation n'a pas pu se faire comme cela était prévu (à Dax aux Editions, et à Pouillon), peux-tu nous renseigner sur la sortie de l'ouvrage ? Est-il disponible dès maintenant à la vente et comment peut-on se le procurer ?
Prévue début avril, la sortie du livre est forcément différée, de par la crise sanitaire actuelle. Attendons l’issue de cette période de confinement pour y voir plus clair et le trouver dans les librairies. Pour l’heure seuls des envois postaux, par Passiflore, pour des commandes passées sur son site, sont éventuellement envisageables, mais la patience sera forcément de mise car les délais de distribution par la Poste diffèrent selon les zones de desserte. On aura sûrement l’occasion d’en reparler, et je te remercie pour ton rôle précieux dans la diffusion des informations, tout au long de l’année coursayre. Dans l’attente, ce qui importe est la santé de nos concitoyens et le soutien apporté au plus grand nombre.
Tu as souhaité reverser le produit de la vente du livre à la Mutuelle des Toreros Landais ? Pourquoi ce choix ?
Tout simplement car écrire n’est pas mon métier. Humblement j’ai essayé de rendre un travail convenable. J’espère qu’on excusera les éventuels défauts, puisque c’était pour moi une première. J’ai toujours œuvré dans le milieu associatif, alors il me semblait évident de reverser les droits d’auteur. A l’été dernier, mon choix s’est porté sur la Mutuelle des Toreros Landais, parce qu’elle est un précieux soutien dans les moments difficiles et parce qu’elle concerne tous les acteurs, quels qui soient…
Merci Fabrice d'avoir bien voulu répondre à nos questions. Nous souhaitons un beau succès pour cet ouvrage qui rend hommage à l'un des plus grands acteurs de la course landaise.
Clément Perrin Cassagne
Nous reprenons durant cette période de confinement notre série d'interviews. Merci à tous ceux qui s'y sont prêtés et qui ont donné de leur temps pour répondre à nos questions.
Clément Perrin Cassagne (écarteur à la ganaderia de La Mecque)
Photos : Jean-Claude Dupouy, Elodie Laporte, Maéva Dauga
Clément, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour à tous, je m'appelle Clément Perrin, j'ai 24 ans, j'ai un frère jumeau que de nombreux coursayres connaissent : Romaric, écarteur lui aussi. J'ai un autre frère et une sœur. J'habite à Mont-de-Marsan avec ma compagne et j'exerce le métier de cuisinier dans un hôtel restaurant.
Comment es-tu venu à la course landaise ? comment l'as-tu découverte ?
J'ai toujours été passionné par l'art tauromachique, et puis nous avons eu la chance avec Romaric de grandir juste à côté des magnifiques arènes Guy Larrieu à Saint-Gein où l'on aimait s'échapper pour reproduire un petit peu tout ce qu'on avait pu voir quelques jours avant dans les arènes, avec notamment la course des fêtes.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ? quel a été ton premier contact face à une vache... et comment cela s'est-il passé ?
La première fois que je suis rentré dans une arène pour affronter une vache, c'était à la ganaderia de Maynus, où j'ai retrouvé comme chef de cuadrilla un ami d'enfance, Damien Lucbernet. C’est là où j'ai pu tourner mes premières figures, elles resteront gravées dans ma mémoire. Surtout je n'oublierai jamais ces deux grands yeux noirs qui te fixent et ne regardent que toi.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais écarteur ?
J'ai toujours voulu écarter, mais là où j'ai pu vraiment prendre une licence, c'est lorsque j'ai eu une opportunité professionnelle pour retrouver un rythme de vie plus calme et pouvoir enfin rentrer dans la Région. C'est alors que je me suis dit : pourquoi pas vêtir enfin le boléro.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" d'écarteur ? Comment se sont déroulés tes premiers essais, quelles ont été à ce moment-là tes impressions ?
J'ai directement pris une licence dans une équipe de seconde, à la ganaderia Maynus, cuadria Olivier Barrère. J’ai donc pu m'entraîner avec le bétail ainsi qu'avec l'équipe, et parallèlement je m'entraînais aussi avec l'école taurine. Mes premiers entraînements avec la Ganaderia ne se sont pas trop bien passés, peut-être beaucoup de stress ce qui m'a fait perdre quelques moyens. Mais avec quelques bons conseils et quelques encouragements de l'équipe c'est vrai que j'ai pu progresser, du moins m'améliorer.
Comment as-tu vécu ta première course ?
Ma première course s'est déroulée le samedi 3 mars 2018 dans les arènes de Saint-Gein. J'ai eu la chance de débuter dans une arène que j'affectionne beaucoup, je me suis donc exprimé devant deux coursières, plutôt heureux de faire le premier écart de la course, de continuer avec quelques bons passages, avec du moins bon aussi, et un stress très palpable.
Depuis que tu écartes as-tu connu la blessure ?
J'ai connu deux KO en moins d'un an, qui m'ont quand même laissé un petit peu sur le côté durant quelques semaines, mais n’ont en rien entamé ma passion de vouloir écarter. C'est vrai que l’on connait les risques de la course landaise, mais on essaie toujours de se relever pour prendre une revanche.
Comment s'est passée ta saison 2019 ?
La saison 2019, je l'ai vécue dans une nouvelle équipe, celle de La Mecque. La saison s’est bien passée dans l'ensemble, mais toutefois avec un peu d'amertume car je n’ai pas pu m'exprimer autant de fois que je l'aurais voulu, et cela à cause de mes activités professionnelles. Cela a été un petit peu compliqué cette année pour me libérer, et donc je m'en veux un peu de ne pas avoir défendu suffisamment mes nouvelles couleurs.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ou les saisons à venir ?
Déjà j'espère avoir un peu plus de temps pour faire un maximum de courses. Bien évidemment je veux continuer à progresser, à prendre du plaisir, et pourquoi pas participer à des concours, affronter d'autres équipes et si possible participer au championnat des jeunes en fin de temporada.
Dans quelle catégorie d’écarteur te places-tu ? Classique, styliste, baroudeur, feinteur… ?
Je reste très classique, je suis encore sur la longue route de l'apprentissage et je reste un petit peu en retrait. Quand je connaîtrais peut-être un peu plus le métier, je changerai peut-être de style mais pour l'instant j'apprends.
As-tu des idoles en course landaise ?
Oui, Vincent Muiras. Bien évidemment tout le monde connaît ses grosses qualités d'écarteur, vraiment un mec sur qui on peut compter, qui aime beaucoup transmettre sa passion. J'aime beaucoup aussi Gaëtan Labaste, solide guerrier qui affronte n'importe quelle vache : ça c'est un atout très polyvalent.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
Pour nous dans le sud-ouest, la course landaise est considérée comme un sport, avec sa préparation physique, ses compétitions... mais elle est plutôt un spectacle pour les néophytes qui viennent sur nos plages à la saison estivale et la découvrent.
Les difficultés actuelles (problèmes financiers, action des anti-taurins et actuellement absence de courses) ne risquent-elles pas de la mettre en péril ?
Avec ce qui se passe maintenant c'est vrai que notre tradition landaise est quelque peu en difficulté, mais je pense que si l'on reste unis comme on a pu le montrer à plusieurs reprises on va réussir à sortir la tête de l'eau.
A part la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? Comment occupes-tu la période hivernale ?
L'hiver je chasse, ce qui me prend beaucoup de temps. Je suis aussi un grand passionné de rugby et donc je regarde de nombreux matchs. J'aime également me retrouver avec les copains autour d'une table pour partager un bon repas, un petit peu de spiritueux, mais très léger. J'aime aussi voyager avec ma compagne, on voyage beaucoup, on profite de cette période calme d'hiver pour aller visiter des pays un peu plus chauds, à la découverte d'autres coutumes... c'est vraiment très intéressant.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé ? le dernier livre que tu as lu ? la musique ou les artistes musicaux que tu aimes ? ton émission de télévision préférée ?
Je regarde très peu la télévision. Un film qui m'a marqué c'est Invictus, un film de Clint Eastwood sur Nelson Mandela et la fin de l'apartheid par le sport. Je ne lis pas beaucoup, je préfère écouter de la musique, j'aime bien brancher mon tourne-disque pour écouter quelques vinyles de cette vieille bonne musique française.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Ma bonne humeur et ma générosité me qualifient je crois assez bien. Mon défaut... c'est de ne pas en avoir (Rires)
Aurais-tu un message personnel à faire passer ?
Je voudrais remercier l'équipe de Course Landaise Magazine pour m'avoir accordé cette interview. Je souhaite bon courage à tout le monde dans cette période difficile. Restons tous unis pour faire vivre cette passion qui nous donne tant d'émotion, car ensemble on ira loin.
Merci Clément de nous avoir accordé de ton temps pour répondre à nos questions. Et si les problèmes actuels restreignent en ce moment nos activités et nos sorties, nous espérons pour la suite et pour toi une belle qualité de vie, autour de tes fourneaux, dans les pays lointains avec ta compagne, et bien sûr de belles réussites dans les arènes.
Romaric Perrin
Lucas Bacqueyrisses
La Vidéo de Maxence
Xavier Barbieri
A la rencontre de Xavier Barbieri : Michel Puzos Photos Jean-Claude Dupouy
Avoir dans sa famille deux écarteurs de renommée, les suivre tous les dimanches, l'un depuis l'enfance et l'autre plus récemment jusqu'à son titre de champion de France, comment voulez-vous que Xavier Barbieri n'ait pas hérité de cette passion pour la course landaise comme l'héritier du léopard hérite aussi de ses taches. Nous avons donc voulu savoir qui était Xavier Barbieri, aujourd'hui écarteur au Vert-Galant
Xavier peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Xavier Barbieri, j'ai 19 ans. J'habite à Bats Tursan chez mes parents, je suis fils unique. Je travaille chez Laffite foie gras à Montaut.
Comment as-tu découvert a course landaise ?
Depuis tout petit j'assitais aux courses des villages voisins. J'allais voir aussi mon oncle écarter, Eric Labeyrie.
Comment as-tu débuté ?
J'ai effectué un entraînement avec la ganaderia Vert Galant dans les arènes de Mugron. J'ai tourné une dizaine d'écarts, au premier écart j'ai ressenti un peu de stress mais cela ne m'a pas empêché d'y retourner.
Cette envie d'écarter, tu l'as depuis toujours ?
J'ai toujours eu envie de faire ça, depuis mon plus jeune âge, en plus avec un tonton et un cousin écarteur (Gauthier Labeyrie) ça ne peut que donner l'envie.
Comment as-tu appris à écarter ?
Les entraînements sont les meilleures étapes pour apprendre. Il y a eu du bon et du moins bon dans mes premiers entraînements mais j'étais content de me retrouver là, c'était l'occasion de me tester.
Où as-tu effectué ta première course et comment l'as-tu vécue ?
J'ai effectué ma première course à Souprosse où je n'ai tourné que 2 écarts avec la ganaderia Vert Galant. Je l'ai abordée avec beaucoup de stress et j'étais plutôt déçu de ma prestation au vu de ce que j'avais effectué, mais cela ne m'a pas découragé.
As-tu connu la blessure ?
Je n'ai pas encore connu la blessure, que des "bleus".
Comment s'est passée ta dernière saison ?
J'ai effectué une vingtaine de courses, avec du bon et du mauvais. J'ai encore du travail à effectuer.
Quels sont tes objectifs pour 2019 ?
J'aimerais participer au championnat des jeunes, mais pour y prétendre il va falloir que je sois plus régulier. En tout cas c'est un but et je vais tout faire pour y arriver.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
On verra bien, je n'y pense pas trop actuellement.
As-tu des idoles en course landaise ?
J'aime bien tout le monde, mais pour moi ceux qui sortent du lot sont Thomas Marty et Gauthier Labeyrie. Ce sont des garçons complets qui peuvent tourner des deux côtés, et ils ont beaucoup de style.
Pour toi, la course landaise est-elle un sport ou un spectacle ?
Pour moi c'est un sport qui nécessite beaucoup d'aptitudes physiques, et j'espère que l'on gardera ça longtemps.
Pratiques-tu d'autres sports ?
Je ne pratique aucun sport en club. J'aime regarder des matchs de foot ou de rugby. Cet hiver je vais faire du ski et du vélo.
Pour que l'on te connaisse mieux, pourrais-tu nous dire quel est le denier film que tu as aimé, ton dernier livre, l'émission de télévision que tu suis régulièrement, la musique que tu préfères, ton plat favori ?
Le dernier film que j'ai aimé c'est "Fast and furious 8", mon émission télé préférée c'est "Vendredi tout est permis" avec Arthur. Je ne suis pas un grand lecteur, ma dernière lecture c'est "la Cazérienne". En ce moment j'écoute un peu toutes sortes de musiques mais "à nos souvenirs" et les bandas sont mes préférées. Mon plat favori, comme beaucoup je pense c'est l'entrecôte-frites.
Quelle est ta plus grande qualité ? ton plus grand défaut ?
Je pense être aimable... mon défaut c'est que je suis très râleur, je n'aime pas perdre.
Merci Xavier pour nous avoir accordé de ton temps. Nous te souhaitons une belle temporada 2019 au sein du Vert-Galant, bien entouré pour progresser et accéder, comme tu le souhaites, au championnat des jeunes.
Théo Verdié
A la rencontre de Théo Verdié : Michel Puzos Photos : Maéva Dauga
J'ose dire qu'il fait partie de la bande des quatre, ces quatre jeunes sauteurs qui font leur apprentissage à l'école taurine, sous la houlette de Laurent Martinez. Après vous avoir présenté Bastien, Alexandre et Lucas, voici aujourd'hui le 4ème en la personne de Théo Verdié. Talentueux comme ses camarades, et ayant effectué lui aussi un très joli parcours dans le championnat des jeunes, Théo répond à notre questionnaire.
Théo peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour à tous, je m’appelle Théo Verdié, je suis né le 14 décembre 2002 à Dax, je suis âgé de 16 ans, je vis avec mes parents et ma petite sœur de 13 ans, j’étudie au lycée de Borda à Dax et je prépare mon bac STI2D, pour l’instant je n’ai aucun projet d’avenir précis.
Comment as-tu découvert la course landaise ?
Depuis mon enfance j’assiste à quelques courses landaises grâce à mon cousin (Lucas Bacqueyrisses) et à mon oncle. Ce sont eux qui m'ont fait partager leur passion pour la course landaise.
Quand es-tu entré dans la piste pour la première fois ? Quels souvenirs et quelles impressions en gardes-tu ?
Mes souvenirs sont flous, mais je suis entré dans l’arène pour la première fois à Dax pour un veau au master des vaches sans corde. La première fois que j’ai pu affronter une vache, cela s’est passé lors du 1er entraînement devant les vaches de l’école taurine à Toulouzette. Pour le premier face à face, j’ai ressenti beaucoup de peur, mais mon premier saut de l’ange s’est bien passé et cela m'a donné confiance.
A quel moment as-tu décidé de devenir sauteur ?
Lorsque j’ai pris la décision de m’engager à l’école taurine, j’ai directement choisi de devenir sauteur, car cela fait pratiquement 10 ans que je fais de la gym, donc ce choix me semblait logique afin d'associer la passion pour la course et mes capacités de sauteur.
Comment se sont passés tes premiers sauts ?
Comme je l’ai évoqué dans la réponse précédente cela fait pratiquement 10 ans que j’effectue de la gym, donc je savais déjà faire les sauts, mais il ne manquait plus qu'à les exécuter au-dessus des vaches. La réalisation de mes premières figures s’est très bien passée, mais je n’ai jamais ressenti autant de stress et de peur de ma vie, c’est une expérience inoubliable.
Quelle a été ta première vraie course, devant un public ?
La toute première course landaise à laquelle j'ai participé, c’était une démonstration de l’école taurine à Nérac. Lors de ma première Cazérienne j’étais très tendu, mais au cours de la démonstration j’ai commencé à prendre beaucoup de plaisir et à me sentir plus en confiance, grâce en partie aux élèves de l’école taurine qui étaient présents en piste ce jour-là avec moi et qui me soutenaient.
Comment s'est passée ta première saison ?
Pour cette première saison j’ai eu la chance de ne pas avoir de blessure (à part une semaine de repos pour de la fatigue). Cest vrai que je pense fortement à la blessure, mais je me sens capable de pouvoir surmonter ces blessures si cea arrive un jour, car j’ai déjà été blessé avant de commencer la course, ce qui m'avait obligé d’arrêter le sport pendant 2 ans. Sinon cette saison m'a particulièrement surpris car je ne pensais pas pouvoir finir à la deuxième place du championnat des jeunes, et être récompensé pour le trophée du pays tarusate. Donc je suis fier de cette saison et de mes résultats.
Quels sont tes objectifs pour 2019 ?
Mes objectifs pour la saison 2019 sont de faire le maximum de courses, de prendre du plaisir et peut-être finir 1er du championnat des jeunes. Je m'y emploierai en tout cas.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Pour l’instant je n’y ai pas pensé, à part peut-être un jour faire de la compétition, mais pour l’instant je laisse faire le temps, et je vais me consacrer comme je l'ai dit auparavant à ma prochaine saison.
As-tu des idoles en course landaise ?
Non je n’ai pas d’idole en particulier.
Comment perçois-tu la course landaise, comme un sport ou comme un spectacle ?
Pour moi la course landaise est avant tout un sport car cela nécessite une bonne préparation physique et un esprit de combattant, mais la course est aussi un spectacle, avec du public qui vient nous voir, qui a payé sa place pour cela et donc pour qui il faut donner satisfaction et plaisir.
A part la course landaise quels sont tes autres loisirs ? Que vas-tu faire cet hiver ?
J’aime le sport dans sa globalité, mais j’aime bien faire aussi la fête de temps en temps. Pendant ces vacances je vais me concentrer particulièrement sur ma préparation physique pour la saison prochaine, aussi sur mes études, et aussi fêter le nouvel an.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, pourrais-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé, le dernier livre que tu as lu, ton émission de télévision favorite, ton plat préféré ?
Le dernier film que j’ai particulièrement apprécié est «La ligne verte», le dernier livre que j'ai lu était «Eldorado», pour le style de musiques je n’ai pas vraiment de préférence, j’écoute un peu tous les styles. Mon plat préféré, celui que j’apprécie le plus en ce moment est la tartiflette.
Quel est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Je vais commencer par mon plus grand défaut, je suis très têtu, mais par contre je suis quelqu’un de généreux et serviable.
MP. Merci Théo d'avoir répondu à nos questions. Nous te souhaitons une belle saison 2019, avec ce bel esprit qui est le tien, et bien sûr on prend date pour le championnat des jeunes.
TV. Merci à vous de m’avoir écouté.
Paul Dussau
A la rencontre de Paul Dussau : Michel Puzos Photos Jean-Claude Dupouy
Il porte un nom célèbre, il a grandi et vécu au sein d'une grande famille coursayre, au coeur de la course landaise, et le voilà aujourd'hui, un boléro sur les épaules, désireux de suivre la voie des aînés. Paul Dussau est aujourd'hui notre invité et se livre de bonne grâce à notre questionnaire.
Paul, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour à tous, j’ai bientôt 17 ans et j’habite à Cazères-sur-l’Adour. J’ai une sœur de 10 ans qui s’appelle Emma. J’ai une copine, et question travail je suis dans la boucherie «Maison Bop» pour apprendre le métier de boucher (qui est d’ailleurs une bonne école d’apprentissage).
Si l'on te demande d'où vient ta passion, on imagine déjà ta réponse...
Oui, ma famille possède une ganaderia, donc on va dire que j’y suis né dedans, et la course landaise a toujours fait partie de mon quotidien.
A quelle occasion es-tu rentré dans l'arène pour la première fois ?
Je suis rentré dans l’arène pour la première fois pour entraîner un veau, pour des personnes qui voulaient essayer d’écarter. Mon premier contact avec une vache n'a pas été si difficile que ça, même si un coup de patte m’a fait chuter et si elle est revenue sur moi, mais rien de grave.
Quand as-tu décidé de porter le boléro et de devenir écarteur ?
J'ai vraiment décidé de devenir écarteur après avoir prouvé dans l'arène que je pouvais être aussi un gascon qui aimait se confronter à la bête.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre à écarter ?
Ma première étape a été celle d’être vacher avec mon oncle Guillaume, pour apprendre à connaître les vaches au champ puis en piste. C'est après cette expérience que j'ai effectué mes premiers essais face à une vache. Mes premiers écarts n’ont pas été du modèle du genre, pas toujours prêts de la bête, quelquefois assez loin même. Mais j'ai insisté, écouté les conseils et j'ai ainsi amélioré mes écarts.
Comment s'est passée ta première course ? comment l'as-tu vécue ?
Ma première course s’est bien passée avec l’équipe de Nicolas Commarieu et la Ganaderia Dussau. Bien sûr je l’ai vécue avec un peu de stress, comment pourrait-il en être autrement la première fois, mais les copains étaient quand même là pour m’aider, et finalement j’ai quand même abordé ce moment sans me prendre la tête, en me disant qu'il fallait faire de mon mieux et que j'étais là surtout pour m’amuser.
As-tu connu la blessure ?
Non à ce jour je n’ai connu aucune blessure.
Comment s'est passée ta saison 2018 ?
Ma saison 2018 s’est bien passée, avec une belle cuadrilla, des écarteurs solidaires, et dans une bonne ambiance. J’espère revivre la même en 2019.
Quels sont tes objectifs ?
Mes objectifs pour la prochaine temporada c’est bien sûr de m’améliorer, car il y quand même du travail à faire pour cela, et puis faire plaisir aux personnes qui viennent voir les courses. Ce sont là mes deux objectifs principaux.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
À vrai dire je ne sais pas, je n'y pense pas, je suis au tout début de mes prestations, je ne me prends pas la tête et je laisserai l’avenir me le dire.
As-tu des idoles en course landaise ?
Non pas spécialement, je vais rarement voir les formelle ou les autres secondes.
Comment vois-tu l'avenir de la course landaise ? La considères-tu comme un sport ou un spectacle ?
Je pense que s’il y a la relève, la course landaise continuera d'exister. Et c’est ça qui est bien, de transmettre cette tradition de génération en génération. Je vois la course comme une tradition bien sûr, mais aussi comme un sport, avec ses qualités physiques indispensables pour la pratiquer.
A part la course landaise, quelles sont tes autres activités ? que vas-tu faire cet hiver ?
Je pense pratiquer le rugby, aller parfois à la palombière avec mon oncle, et aussi aller voir les vaches de temps en temps.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, pourrais-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé, le dernier livre que tu as lu, ton émission de télévision favorite, ton plat préféré ?
Le cinéma et la lecture ne sont pas trop mes passions, je regarde un peu tout à la télé, et bien sûr mon plat préféré, c'est celui de beaucoup, c'est l’entrecôte avec des frites et des cèpes.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Je pense que mon plus gros défaut est en même temps ma plus grande qualité, je suis tenace, s'il y a quelque chose à faire je ne lâche pas, je pense que c'est une qualité, mais en même temps je suis aussi borné, c’est à dire qu’on peut me donner des conseils, je reste sur ce que je pense.
Merci Paul d'avoir répondu à notre questionnaire. J'espère que ta ténacité et ta passion te conduiront vers une belle carrière, mais avant toute chose, comme tu l'as si bien dit, vers une belle saison 2019, pour améliorer ta technique, te faire plaisir et faire plaisir au public.
Lucas Laferrère
A la rencontre de Lucas Laferrère : Michel Puzos Photos : Maéva Dauga
Elève de l'école taurine, Lucas Laferrère fait partie des jeunes espoirs dans le domaine du saut. On a pu d'ailleurs le découvrir lors du championnat des jeunes à Estang, laissant entrevoir, alors qu'il démarre à peine une carrière de sauteur, de réelles qualités.
Lucas, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Lucas Laferrère, j'ai 16 ans, célibataire, j'ai 2 soeurs, j'habite à Donzacq, je suis élève au lycée de Oeyreluy et j'envisage de travailler dans le secteur agricole.
Comment as-tu découvert la course landaise ?
J'ai découvert la course landaise grâce à mon père et mon oncle Yves Hontang, grands coursayres tous les deux.
Quel a été ton premier contact face à une vache... et comment cela s'est-il passé ?
Après les entrainements à l'école taurine, mon premier contact avec une vache s'est fait lors d'une course dans mon propre village, à Donzacq, au mois de mai 2018, c'est donc tout récent. Tout s'est bien passé, certes j'étais un peu stressé, mais le public m'a soutenu ce qui m'a mis en confiance.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais sauteur ?
Lorsque j'ai vu pour la première fois les sauteurs dans l'arène, j'ai tout de suité aimé ça et cela m'a donné envie de faire la même chose.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" d'écarteur ?
Je suis d'abord passé par la gym, depuis l'âge de 5 ans, et j'ai très vite progressé dans les sauts. Cela m'a donné envie de continuer pour atteindre mon but, être sauteur en course landaise, comme ceux que j'avais vus en piste.
Comment s'est passée ta première course ? comment l'as-tu vécue ?
Ma première course s'est déroulée avec la ganaderia Dargelos en seconde, à Donzacq. C'était très stressant, mais comme je l'ai dit avant, le public chez moi m'a soutenu, tout s'est bien passé, j'ai réussi mes sauts et j'étais très heureux à la fin.
As-tu connu la blessure ?
Oui j'ai connu la blessure, mais cela ne m'a pas découragé, au contraire cela m'a encouragé à travailler plus.
Comment s'est passée ta saison 2018 ?
Ma saison 2018 a été bien remplie, pas mal de courses, avec bien sûr un peu de fatigue mais j'ai tenu jusqu'au bout.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ?
Mon principal objectif c'est de donner le meilleur de moi-même, aussi bien sinon mieux que la saison dernière.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Pour l'instant je n'ai pas d'objectif particulier, sinon travailler plus pour progresser encore et donner le meilleur de moi-même dans les courses auxquelles je participerai.
As-tu des idoles en course landaise ?
Oui, comme la plupart d'entre nous. Emmanuel Lataste et Guillaume Vergonzeanne sont pour moi des sauteurs que j'admire et qui sont des références.
A part la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? que vas-tu faire cet hiver ?
Durant l'hiver je vais aller à la chasse et faire du sport.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Je suis serviable, prêt à aider, et mon défaut c'est d'être râleur.
Merci Lucas d'avoir répondu à nos questions, et sans doute nos lecteurs auront-ils appris à te connaître un peu mieux. Nous te souhaitons une belle temporada 2019.
Viny Philipot
A la rencontre de Viny Philipot : Michel Puzos Photos Maéva Dauga et Jean-Claude Dupouy
Il fait partie d'une famille de légende, la famille Vis, dans laquelle, depuis Antonio, tous ou presque ont écarté et sauté, écrivant pour quelques uns d'entre eux les plus belles pages de la course landaise. Viny Philipot ne pouvait pas échapper à la règle et il perpétue aujourd'hui cet attachement viscéral à notre tradition taurine. Il répond à nos questions et se dévoile à nos lecteurs.
Viny, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Viny Philipot, j'ai 17 ans, je suis de Dax, j'ai 5 grandes soeurs et un petit frère. Jusqu'à maintenant j'étais en apprentissage multi service et maintenant nous allons ouvrir une entreprise avec mon père.
Quand on appartient à la famille Vis, il est difficile d'échapper à la course landaise ?
Oui bien sûr, je suis venu à la course landaise grâce à ma famille. Ils ont à peu près tous écarté, et depuis mon plus jeune âge ils m'amenaient aux courses et m'apprenaient l'écart dès que j'ai pu tenir debout. Donc avec une famille comme celle-là il était obligé que j'attrape cette envie d'écarter et de me passionner pour cet art taurin.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ? quel a été ton premier contact face à une vache... et comment cela s'est-il passé ?
La première occasion d'entrer dans l'arène, ce fut avec les veaux dans les courses de plage, et c'est à l'âge de 5 ans, avec mon oncle derrière, que j'ai eu ce premier contact avec l'animal. Plus tard, à 12 ans, j'ai eu mon premier contact avec une vache le matin des fêtes de Dax, dans les petites arènes, et à 13 ans à Hossegor pour une course un mercredi. Je dois avouer que pour cette première course j'ai eu beaucoup de stress. Ensuite je suis allé à l'école taurine, mais avec davantage de décontraction car je m'étais entraîné auparavant pour les vaches.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais écarteur ?
Depuis tout petit c'était mon rêve, d'être un jour dans une arène avec un boléro, le public autour. Je suis donc entré à l'école taurine à 15 ans, avec comme je l'ai dit avant quelques expériences devant les veaux et dans quelques courses, et là à l'école taurine pu j'ai foncer.
Comment se sont passés tes premiers essais, quelles ont été à ce moment-là tes impressions ?
J'ai préparé tout cela avec beaucoup d'entraînement l'hiver, un entraînement physique, puis j'ai travaillé ma technique. Mon ressenti après avoir vraiment commencé à écarter ? c'est simple, je voulais tout le temps écarter, j'aurais aimé ne faire que ça tout le temps. Lorsque j'ai effectué mon premier écart, j'avais beaucoup de pression, de la peur même, après le premier écart cette pression s'est relâchée et c'est l'envie qui a pris le dessus.
Ta véritable première course, comment l'as-tu vécue ?
Ma première course s'est très bien passée avec l'école taurine à Villeneuve de Marsan, et j'ai même gagné le trophée qui était en jeu, et donc j'étais content. je l'avais abordée avec beaucoup d'envie, à l'écoute des conseils d'Élodie Poulitou et de Christophe Malet qui étaient souvent derrière moi, qui me motivaient comme lors des entraînements de l'hiver, je les ai écoutés et tout s'est bien passé.
As-tu connu la blessure ?
Oui je me suis cassé le coude gauche, mais cela ne m'a pas fait douter, au contraire cela m'a donné encore plus envie de revenir et de réussir. Quand on est écarteur on ne pense pas à la blessure qui peut survenir, cela fait partie du jeu.
Comment s'est passée ta saison 2018 ?
Ma saison 2018 ne s'est pas passée comme je l'aurais voulu, je n'ai pas réussi ce que je voulais faire, je ne me sentais pas trop à l'aise... bref la saison 2018 est à oublier.
Alors quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ?
Pour 2019, une saison sous de nouvelles couleurs, pas de prise de tête, de l'envie, me faire plaisir, faire plaisir au public et aux comités organisateurs qi nous font confiance, et tout le temps rester le même, avec toujours la même envie et de la régularité. Et collectivement remporter tout ce qu'on peut gagner en seconde, et quelques concours pourquoi pas.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Comme beaucoup d'écarteurs, j'aimerais finir une carrière en formelle, avec un bon palmarès. Ce sont mes objectifs pour plus tard et je ferai tout mon possible pour y parvenir.
As-tu des idoles en course landaise ?
Je n'ai pas vu mes oncles écarter, ni même Didier Goeytes ou Christophe Dussau et je le regrette. Mes idoles sont donc Mathieu Noguès, Vincent Muiras, ils rappellent les ancien, avec la même rage et la même envie. Ils font rêver, ce sont de vrais guerriers, des exemples... je citerai Gaétan Labaste aussi, avec le même tempérament.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
La réponse est compliquée, dans la course il y a du spectacle, et il en faut... mais je dirai avant tout que la course c'est une passion ancrée en nous, que l'on soit en piste ou sur les gradins.
A part la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? que vas-tu faire cet hiver ?
L'hiver je pratique le rugby. Cette année je me mets à la boxe aussi, je la pratiquais il y a 5 ans. Pour le rugby, pourquoi ne pas être champions de la Nouvelle Aquitaine, et au niveau boxe je vise pourquoi pas les championnats d'Aquitaine... Ce serait bien pour une reprise. A part ça je vais aussi nager un peu.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé ? le dernier livre que tu as lu ? la musique ou les artistes musicaux que tu aimes ? ton plat préféré ? ton émission de télévision préférée ?
Côté cinéma je dirai "Taxi". Je ne lis pas beaucoup à part "La Cazérienne". Côté musique j'aime un peu tout, mais surtout les musiques espagnoles et les chansons du moment. Je n'ai pas d'émission télé préférée. Mont plat préféré ? oh plusieurs... je dirai une bonne entrecôte frites ou un bon magret.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Si on a besoin de moi je suis toujours là pour aider, motiver et encourager. Mon défaut je pense que c'est d'avoir la tête dure, un peu tête de mule, je veux toujours faire ce qui me passe par la tête.
Merci Viny d'avoir répondu à notre questionnaire. Nous avons bien compris ta motivation, tes envies, bien dans la lignée de ceux qui t'ont précédé, et sous tes nouvelles couleurs nous te souhaitons de faire briller ton boléro et de réussir une belle temporada.
Mathis Sazi
A la rencontre de Mathis Sazi : Michel Puzos Photos : Jean-Claude Dupouy
Il vient du Lot et Garonne, de cette région où les Mousquetaires ont donné le sens du devoir et du courage, de cette région aussi qui a donné à la course landaise des écarteurs dont on ne parle pas suffisamment. Mathis Sazi fait partie de ces jeunes talents qui a fourbi ses armes à l'école taurine, avant de se retrouver aujourd'hui en seconde dans la formation Deyris. Mathis nous parle aujourd'hui de sa jeune carrière et de ses ambitions.
Mathis, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour aux lecteurs, j’ai 19 ans et je suis fils unique, je vis actuellement chez mon père à Feugarolles dans le Lot-et-Garonne le week-end et à Blanquefort près de Bordeaux la semaine pour mes études. Je suis donc en deuxième année de BTSA Viticulture-Œnologie à Blanquefort pour reprendre dans quelques années l’exploitation familiale.
Comment es-tu venu à la course landaise ? comment l'as-tu découverte ?
J’ai longtemps habité à Calignac près de Nérac, et pendant les fêtes de Nérac il y a toujours eu des courses landaises, et c’est un ami qui m’a amené voir ma première course à l’âge de 13 ans. J’ai tout de suite accroché, nous étions descendus dans la piste pour écarter le taurillon avec plus ou moins de réussite, j’en garde un bon souvenir.
A quelle occasion es-tu entré dans l'arène pour la première fois ?
A l’âge de 16 ans avec ce même ami nous avons écartér la vache amateur d’une course d’été de Nérac, j’ai alors effectué 2 écarts, bien distants de la vache, car voir arriver une vache sur soi c’est très impressionnant la première fois.
Quand as-tu vraiment décidé que tu serais écarteur ?
C’est après avoir écarté pour la première fois cette vache amateur, même si j’étais loin d’avoir réalisé de beaux écarts, que cette idée a trotté dans ma tête, car c’est quelque chose d’unique, cette sensation d’adrénaline que provoque la course landaise.
Par quelles étapes es-tu passé pour apprendre le "métier" d'écarteur ? et comment se sont passés tes premiers essais, quelles ont été à ce moment-là tes impressions ?
Je me suis inscrit à l’école taurine de la fédération à 16 ans et demi (toujours avec ce même ami) où j’ai appris à correctement réaliser les gestes de l’écart devant une chaise puis devant un karting. Les premières séances avec le bétail se sont bien passées mais j’avais ce gros défaut de glisser sur mon écart. Puis petit à petit j’ai réussi à corriger ce défaut, et ainsi j’ai pu prendre de plus en plus de plaisir à écarter avec toujours cette adrénaline que cela procure.
Comment s'est passée ta première course ? Comment l'as-tu abordée , comment l'as-tu vécue ?
Ma première course s’est déroulée à Campagne avec l’école taurine, j’avais beaucoup de stress que j’ai eu du mal à évacuer, donc je n’ai pas réussi à faire de beaux écarts, je glissais énormément en tournant. En deuxième partie, après un discours de motivation de la part des moniteurs, j’ai réussi à faire mieux. J’ai donc vécu cette première course avec beaucoup de stress car c’était aussi la découverte du travail de la piste et surtout d’un public qui nous regardait pour la première fois. J’en garde évidemment un bon souvenir.
As-tu connu la blessure ? Sinon, y penses-tu ?
Je n’ai pas connu de blessures graves, seulement quelques coups mais qui ne m’ont jamais fait louper plus d’une course. On pense toujours à la blessure dans un coin de la tête, car la course landaise reste un sport à risques, mais on sait que cela fait partie du jeu.
Comment s'est passée ta saison 2018 ?
Ma saison 2018 ne s’est pas trop mal passée, je n’ai pas eu de blessures mais j’ai eu beaucoup de mal à démarrer la saison, je ne m'étais peut-être pas assez bien préparé durant l’inter-saison. C’était ma première saison en-dehors de l’école taurine, j’ai donc intégré une nouvelle équipe (Deyris) où j’ai été bien accueilli. Après un début de saison un peu compliqué, j’ai eu du mal à reprendre confiance en moi et j’ai donc été très irrégulier d’une course à l’autre même si j’ai réussi à reprendre confiance en fin de saison.
Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison ?
Pour la saison prochaine, je compte progresser grâce aux conseils de notre nouveau chef de cuadrilla Jérémy Lafitte et réussir à être régulier tout au long de la saison. Je serai également là pour aider les copains en piste pour réaliser une bonne saison d’un point de vue collectif, en faisant plaisir aux comités qui nous accueillent et au public qui vient nous voir.
Comment vois-tu ton avenir en course landaise ?
Dans l’avenir, si j’arrive à progresser comme je le souhaite, à prendre véritablement confiance en moi et à donner du plaisir à ceux qui viennent nous voir, ce sera déjà bien. J’apprécie énormément la seconde car il y a à la fois des courses pointées, des courses qui ne le sont pas et des courses mixtes… ce qui permet de réaliser des spectacles différents durant la saison. Donc je compte bien progresser en seconde et ce qui doit arriver arrivera. Comme tout le monde, je rêve d’écarter un jour au plus haut niveau, mais les places sont chères et cela demande beaucoup d’engagement et de travail.
As-tu des idoles ?
Oui, j’admire les écarteurs comme Mathieu Noguès, Loïc Lapoudge, Christophe Dussau, Thomas Mary et beaucoup d’autres champions, qui m’ont donné envie de revêtir un jour le boléro lorsque je les regardais depuis les gradins.
Comment vois-tu l'évolution de la course landaise ? sport ou spectacle ?
La course landaise est pour moi, à la fois un sport pour les acteurs qui doivent être prêts physiquement pour réaliser une saison complète, et aussi un spectacle car il y a l’animation musicale, le speaker, et un public qui paie s place pour venir voir. Les spectacles avec des taureaux qui sont de plus en plus nombreux depuis quelques années, ils sont sûrement importants pour faire connaître l’art d’écarter ou de sauter mais je pense qu’ils ne doivent pas remplacer la course landaise traditionnelle.
la course landaise quels sont tes loisirs, tes centres d'intérêt ? que vas-tu faire cet hiver ?
J’aime aider mon père durant les vacances ou les week-ends, j’aime également sortir et faire la fête, c’est d’ailleurs pour ça que je suis devenu président du comité des fêtes de Calignac l’hiver dernier, afin d’organiser des fêtes pendant l’année. Cet hiver, je vais me remettre à courir et à faire du vélo pour être prêt physiquement pour attaquer la saison prochaine.
Pour que l'on te connaisse un peu mieux, peux-tu nous dire quel est le dernier film que tu as aimé ? le dernier livre que tu as lu ? la musique ou les artistes musicaux que tu aimes ? ton plat préféré ? ton émission de télévision préférée ?
Je ne vais pas souvent au cinéma et je regarde peu la télévision. Je lis seulement La Cazérienne, et niveau musique j’écoute tous les types de musique, je n'ai pas de préférence particulière. Mon plat préféré est l’incontournable magret frites.
Quelle est ta plus grande qualité, ton plus grand défaut ?
Ma plus grande qualité est de savoir être à l’écoute de toutes les remarques qui peuvent me faire avancer. Mon plus grand défaut et de ne pas savoir gérer mon stress même si je ne le montre pas toujours.
Merci Mathis d'avoir répondu à nos questions. Nous te souhaitons bien sûr une belle temporada 2019, beaucoup de réussite, de plaisir à écarter, pour porter au mieux les couleurs de l'aficion lot et garonnaise... et bien sûr toutes nos félicitations pour tes engagements dans le village de Calignac... et pourquoi pas un jour une course à Calignac ?
Date de dernière mise à jour : 18/12/2020